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mercredi 16 septembre 2009

Non ma fille, tu n'iras pas danser

Sur le pont du Nord...

Je suis allée voir Non ma fille, tu n'iras pas danser, aussi communément appelé "Le film avec Chiara Mastroiani, tu sais..."
Dans le Télérama, le petit bonhomme des pages critiques fait sa tête d'orgasme à propos de ce film. Et moi, quand le petit bonhomme de Télérama a un orgasme, je sors mon Lexomil. Voilà pourquoi j'y allais avec circonspection (ma copine). En plus, le sujet me faisait un peu peur : la mère de famille qui remet tout en cause à l'approche des terribles 40, on en parle beaucoup en ce moment dans les magazines. C'est la fameuse crise de la quarantaine, qui ne peut être qu'hormonale, comme tout ce qui touche à la psychologie féminine...
Bref, j'étais assez décidée à ne pas aimer, pour tout vous dire.
Et. En fait. Ce film est une claque.
Il y a des films de filles (beaucoup), des films sur les femmes (parfois), mais il y a rarement de films DE femmes. Certes, celui-ci est signé Christophe Honoré, mais Christophe Honoré est une femme, je ne vois pas d'autre explication. A moins, à moins qu'il ne s'agisse ici de l'influence de Geneviève Brisac, qui a co-écrit le scénario. Geneviève Brisac qui en connaît un rayon en matière de complexité (pardon, de subtilité) féminine. Geneviève Brisac que vous avez peut-être aperçue, un jour, dans une émission littéraire, et dont les immenses yeux noirs résument tout ce qu'on pourra jamais dire sur la femme. C'est notre Virginia Woolf à nous, Geneviève Brisac. D'ailleurs, elle lui a consacré un livre.

Non ma fille, tu n'iras pas danser...
Déjà, le titre est un chef d'oeuvre. Faire ainsi allusion à une chanson qui a angoissé (et qui doit continuer d'angoisser) des générations de petites filles! Il devrait y avoir une loi pour interdire certaines comptines.
Quant à la réalisation...
Dès les premières images, on entre dans cette famille de dingue. C'est notre famille de dingue à nous, notre maison de famille qu'on n'a pas à nous, notre jupe en jean, notre petit pull rayé, le copain de notre frère amoureux de nous... Et les enfants, finalement très perturbés par les errements de leur mère, sont nos enfants potentiellement perturbés à nous.
Tous les personnages sont merveilleusement complexes. Même l'ex-mari, pour vous dire! L'ex d'ailleurs interprété par Jean-Marc Barr, le dernier fantasme des années 80 depuis que Patrick Swayze nous a quitté. et rien que pour ça, il faut aller voir le film.

Quant à Chiara Mastroiani, évidemment qu'elle est lumineuse, impeccable, et qu'elle a enfin rencontré un rôle à la mesure de son talent. Mais, en même temps, c'est un sacré cadeau, ce personnage de femme.
Je n'ai pas testé le film sur un homme. La dernière fois que j'avais vu ce genre d'histoire au ciné, c'était Le lait de la tendresse Humaine, de Dominique Cabrera. J'avais adoré, il avait détesté, on avait failli divorcer...

vendredi 26 juin 2009

Les Mystères de la vie (ou de la mauvaise influence de Titeuf)

J'ai , de toute évidence,engendré deux obsédés. Et le fait d'être allé voir Les beaux gosses au cinéma ne m'a pas rassurée. C'est étrange, l'idée d'être un jour la mère de deux adolescents boutonneux se soulageant dans une chaussette devant les pages lingeries du catalogue des Trois Suisses me déprime. Peut-être parce que je n'ai jamais été très VPC...
J'y arriverai pas. J'y arriverai pas. J'y arriverai jamais. Je parle du fait d'assumer leur adolescence. Déjà que, là, c'est pas facile.
Je vous raconte?
D'abord, y'a mon aîné (comme dirait Brel). Un enfant qui, à 6 ans, se révèle enfin tactile. Mais au lieu de m'abreuver des câlins innocents auxquels j'ai logiquement droit en tant que mère (vous pensez bien que je me suis renseignée), il ne m'aborde plus que les deux mains en avant en annonant "totooottes", tel un Frankeinstein du pelotage ! Mais, à qui est cet enfant? Hé! Mon corps m'appartient, mon p'tit vieux! Non mais...
Cela dit, je ne suis pas la seule à profiter de son intérêt.
Dois-je vous le raconter? Ne me fera-t-il pas un procès une fois adulte, comme le fils de Brigitte Bardot? Heu, oui, bon d'accord. Mais c'est vous qui avez insisté.
Apparemment, moi qui, en mère parfaite, contrôle toutes leurs activités télévisuelles (comprenez que je ne profite pas de la télé pour rester au lit le dimanche matin même si, ô, c'que j'en ai envie!), j'ai raté un certain épisode de Titeuf où il était apparemment question de "sucer le zizi"... Je les entendais donc tous les deux dans le bain l'autre jour répéter avec le ton transpirant l'intelligence qu'ils adoptent dès qu'ils parlent de ces choses là "sucer le zizi gnark gnark, sucer le zizi". Jusqu'au moment où mon aîné a déclaré à son frère (oups, ai-je bien entendu?) : "Et Noé, tu me ...".
Hum.
J'abandonnais en pleine panique le repas extrêmement équilibré que j'étais en train de mitonner, pour me précipiter telle super Jaimie (toutoutoutou) vers la salle de bain où j'arrivais. Trop tard.
Mais ça va pas non! Votre corps vous appartient aussi certes, mais vous n'êtes peut-être pas obligé de vous le prêter entre frères. Considérez-le, je ne sais pas moi, comme un truc extrêmement personnel, une dS par exemple.
"Mais maman pourquoi tu cries? C'est rigolo!"
"Parce que, on ne fait pas des choses comme ça, ça met mal à l'aise les adultes".
Je ne sais pas si j'ai bien répondu. Julien Green raconte qu'il est devenu homosexuel pour moins que ça...
Le rêve de mon grand (pas si grand) en ce moment? Devenir un ADO, oui, un ado majuscule. Il se trouve que je lui ai trouvé, le week-end dernier, dans le TGV, juste après lui avoir inspecté les oreilles (oui, le train m'ennuie) un poil dans le nez. Un vrai poil d'ado majuscule (je vous demande un peu). Moi, atterrée. Son père : rigolard. Son petit frère : envieux. Et lui: hystérique, et hurlant dans le wagon : "J'AI COMMENCE MA PUBERTE? JE SUIS UN HOOOOOOOOMME!!!!!".
You know what? I'm consterned...
Vous pensez que le petit, mon bébé, mon agneau innocent, ne suit pas les traces de son grand frère? Mon oeil! C'est lui qui l'a poussé à la curiosité. La preuve : avant qu'il n'arrive dans notre famille, son grand frère était aussi pur que moi, sa mère (oui bon).
Débarquant l'autre jour dans ma chambre alors que je m'apprêtais à m'habiller (mais laissez moi tranquille!!!!!), il me regarde avec circonspection (la copine de son père), et me tient à peu près ce langage:
"Mais maman, il est où ton zizi?"
Moi, sereine et didactique : "Mais je n'ai pas de zizi comme les garçons mon chéri. Tu sais bien, je suis une fille".
Lui, catastrophé : "Mais ... comment tu fais pipi?
J'explique alors, toujours zen et maîtresse de moi-même, le coup du petit trou, tout ça tout ça...
"Un petit trou?" me demande mon fils, perplexe. Puis, du ton de celui qui vient de découvrir la théorie de la relativité : "Ah oui, dans la barbe!".
...
Je ne suis pas certaine que ces enfants respectent complètement complètement ma féminité florissante.
Hier soir, mon bout de chou, toujours, m'a déclaré à table : "Maman, tu n'es plus une jeune fille toi. T'es plus bère..."
Ah, les enfants, ces êtres plurs...

jeudi 28 mai 2009

Quand vous serez bien vieille....

Il était mignon ce jeune homme... Il a eu un mot pour mes enfants, pour chacun de mes enfants. Je sais, mais bon, ça compte... On fait attention à des détails de ce genre quand on est une Môman.
Il m'a abordé dans la rue. S'il n' avait pas porté un k-way rouge avec le slogan Aids écrit dessus, et s'il avait eu à la main un bouquet de pivoines, je me serais dit : "ça, c'est (encore!) l'effet Impulse!".Bon, en l'occurrence, ce n'était pas ça.
Comme mes garçons étaient étonnamment calmes, surtout pour des enfants se situant à moins de 10 m d'un "super manège de la mort qui tue" (ou "de la mort qui pue", comme fait croire de se tromper mon petit dernier), j'ai accepté d'écouter son laïus. Et, et, bien-sûr, j'ai accepté de faire une donation. Je ne sais pas dire non, comme l'avait sans doute remarqué le jeune homme en voyant l'énôôôrme sac Eveil Et Jeux accroché à la poussette. On a rempli le formulaire qui m'engage à donner 10 euros- par- mois-mais -en- fait -3- euros- après- réduction- d'impôts-mais-surtout-une-auréole-et-une-bonne-conscience-pour-au-moins-24-heures.
Et c'est là. C'est là qu'il m'a demandé ma date de naissance.
1969.
Il m'a regardée.
Je m'attendais à une allusion un peu grivoise : être née sous le signe gainsbourgien de l'érotisme, ce n'est pas donné à tout le monde, quand même...
Mais en fait, il a annoné : "Mais vous avez l'âge de ma ... mère!!!!!"
Va dans ta chambre, ptit con!
Je n'ai donc pas rempli le formulaire, et j'adresse toutes mes excuses à Aids qui a perdu à cette occasion une obole substancielle.
Quant à mon auréole, j'ai décidé de me la mettre autour de la taille. En gaine...

mardi 26 mai 2009

Charlotte for ever...




Elle a jeté un oeil à son homme, l'a embrassé, s'est levée, et toute la salle, et tout mon salon, s'est arrêté de respirer. De sa démarche vacillante, sur ses jambes de Bambi, avec sa robe pas très jolie d'effrontée, ces chaussures de petite voleuse du genre qu'on pique en douce à Maman, elle a rejoint la scène, a hésité, embrassé la présidente, parce qu'elle en avait envie, parce qu'elle ne calcule pas.
Et puis, de sa voix sur le fil du rasoir, elle a remercié : tout le monde, sa famille, ses enfants. Avec le recul, je me demande si elle n'a pas eu un petit mot pour moi, de l'autre côté de l'écran. Non?
Ce souffle, cette voix comme une bougie qu'on a peur de voir s'éteindre, ce regard sans fards ou si peu, cette galoche qui, à quelques millimètres près, aurait pu la rendre laide... Elle est l'Emotion, elle est la Sensibilité, elle est la Femme, elle est l'Enfant. Et nous, on a envie de pleurer.
Et l'opulence sophistiquée et boudeuse d'Adjani (à la frange de cils , ce soir là, aussi lourde que la poitrine), et l'élégance froide d' Huppert, et la sensualité un tantinet rajoutée de Mouglaglis
nous sont apparus comme ce qu'elles étaient : des artifices, rien que des artifices.
Charlotte n'est pas une star.Non. Chalrlotte est plus que cela : elle est une étoile.

dimanche 10 mai 2009

La machine à acheter...


La machine à acheter...
Dessin Claire Brenier.

"Maman tu pourrais m'acheter..."
Cette petite phrase devient dans la bouche de mes fils une sorte de conjonction de cooordination : mais- ou- et- donc- or- ni- car- mamantupourraismacheter...
Comme je pense qu'il est de mon devoir de traumatiser mes enfants, je leur ai expliqué les affres du statut d'intermittente du spectacle, avec en exergue interdiction totale de les évoquer devant mon banquier (mes enfants ne le connaissent pas, mais dans la mesure où ma banque jouxte le square, je me dis que mieux vaut anticiper...).
Depuis, leur leitmotiv s'est enrichi, il est devenu : "mamanquantauraretrouvéduboulotupourrasmacheter..."
Et mon aîné d'ajouter : "Maman, tu as envoyé des CV aujourd'hui?".
Je me demande si ces enfants ne sont pas un tantinet interressés...
"La machine à acheter, al est cassé", disait simplement la mère de mon copain Xavier (dans le Nord, on dit Zavier) quand j'étais petite.
Ahhh! Maman de Zavier, vous êtes mon héroïne!

jeudi 7 mai 2009

Oserais-je le dire? Il est deux heures du matin.


Oserais-je le dire? Il est deux heures du matin.
Tétine perdue: zéro.
Petites gouttes de pipi dans la culotte: zéro.
Horrible cauchemar même pas racontable tellement qu'il était moche le monskre!: zéro.
Envie, pardon besoin de grenadine, non de sirop de menthe,
non de grenadine : zéro.
Otite, laryngite (doit y'avoir une faute mais il est tard)
Douleur de croissance nécessitant au moins 15 minutes de
massage à l'arnica (enfin de crème Nivéa qu'on fait passer pour
de l'arnica vu qu'on ne sait plus où se trouve ce fichu de p..
de c... de tube) : zéro.

Je n'ai donc aucune, mais alors aucune raison de ne pas dormiiiiiiir!

Et? Si je les réveillais pour jouer?

lundi 4 mai 2009

Je me sens un peu plus chaque jour dans la peau de Lynette Scavo

Dessin de Claire Brenier.


Je me sens un peu plus chaque jour dans la peau de Lynette Scavo. Mes garçons ont passé le week-end à se battre avec des enfants au parc, ou à exclure les pauvres gamins qui avaient eu le malheur d'accompagner leurs parents prendre l'apéro à la maison. Me voilà donc sortant du square la tête basse, suivie des regards de tous les parents du quartier : "Ah, ces enfants de saltimbanques, ils n'ont vraiment plus de repères!". Moi qui ai refusé la 20 heures de France 2 pour être là, chaque soir, à l'heure du bain et des guilis... Si, si, j'vous jure!
Mes enfants sont donc devenus (momentanément j'espère) ces gosses poussés en graîne que je regardais avec méfiance lorsqu'ils étaient petits, mignons, et potentiellement bousculables.
J'ai failli, j'ai failli, où ai-je failli?

jeudi 30 avril 2009

Un blog

Dessin de Claire Brenier.

39 ans trois quart, deux enfants, un psy, un coach, une amie illustratrice, et maintenant ... un blog! Je suis une femme accomplie.