Qui êtes-vous ?

jeudi 28 mai 2009

Quand vous serez bien vieille....

Il était mignon ce jeune homme... Il a eu un mot pour mes enfants, pour chacun de mes enfants. Je sais, mais bon, ça compte... On fait attention à des détails de ce genre quand on est une Môman.
Il m'a abordé dans la rue. S'il n' avait pas porté un k-way rouge avec le slogan Aids écrit dessus, et s'il avait eu à la main un bouquet de pivoines, je me serais dit : "ça, c'est (encore!) l'effet Impulse!".Bon, en l'occurrence, ce n'était pas ça.
Comme mes garçons étaient étonnamment calmes, surtout pour des enfants se situant à moins de 10 m d'un "super manège de la mort qui tue" (ou "de la mort qui pue", comme fait croire de se tromper mon petit dernier), j'ai accepté d'écouter son laïus. Et, et, bien-sûr, j'ai accepté de faire une donation. Je ne sais pas dire non, comme l'avait sans doute remarqué le jeune homme en voyant l'énôôôrme sac Eveil Et Jeux accroché à la poussette. On a rempli le formulaire qui m'engage à donner 10 euros- par- mois-mais -en- fait -3- euros- après- réduction- d'impôts-mais-surtout-une-auréole-et-une-bonne-conscience-pour-au-moins-24-heures.
Et c'est là. C'est là qu'il m'a demandé ma date de naissance.
1969.
Il m'a regardée.
Je m'attendais à une allusion un peu grivoise : être née sous le signe gainsbourgien de l'érotisme, ce n'est pas donné à tout le monde, quand même...
Mais en fait, il a annoné : "Mais vous avez l'âge de ma ... mère!!!!!"
Va dans ta chambre, ptit con!
Je n'ai donc pas rempli le formulaire, et j'adresse toutes mes excuses à Aids qui a perdu à cette occasion une obole substancielle.
Quant à mon auréole, j'ai décidé de me la mettre autour de la taille. En gaine...

mardi 26 mai 2009

Charlotte for ever...




Elle a jeté un oeil à son homme, l'a embrassé, s'est levée, et toute la salle, et tout mon salon, s'est arrêté de respirer. De sa démarche vacillante, sur ses jambes de Bambi, avec sa robe pas très jolie d'effrontée, ces chaussures de petite voleuse du genre qu'on pique en douce à Maman, elle a rejoint la scène, a hésité, embrassé la présidente, parce qu'elle en avait envie, parce qu'elle ne calcule pas.
Et puis, de sa voix sur le fil du rasoir, elle a remercié : tout le monde, sa famille, ses enfants. Avec le recul, je me demande si elle n'a pas eu un petit mot pour moi, de l'autre côté de l'écran. Non?
Ce souffle, cette voix comme une bougie qu'on a peur de voir s'éteindre, ce regard sans fards ou si peu, cette galoche qui, à quelques millimètres près, aurait pu la rendre laide... Elle est l'Emotion, elle est la Sensibilité, elle est la Femme, elle est l'Enfant. Et nous, on a envie de pleurer.
Et l'opulence sophistiquée et boudeuse d'Adjani (à la frange de cils , ce soir là, aussi lourde que la poitrine), et l'élégance froide d' Huppert, et la sensualité un tantinet rajoutée de Mouglaglis
nous sont apparus comme ce qu'elles étaient : des artifices, rien que des artifices.
Charlotte n'est pas une star.Non. Chalrlotte est plus que cela : elle est une étoile.

dimanche 10 mai 2009

La machine à acheter...


La machine à acheter...
Dessin Claire Brenier.

"Maman tu pourrais m'acheter..."
Cette petite phrase devient dans la bouche de mes fils une sorte de conjonction de cooordination : mais- ou- et- donc- or- ni- car- mamantupourraismacheter...
Comme je pense qu'il est de mon devoir de traumatiser mes enfants, je leur ai expliqué les affres du statut d'intermittente du spectacle, avec en exergue interdiction totale de les évoquer devant mon banquier (mes enfants ne le connaissent pas, mais dans la mesure où ma banque jouxte le square, je me dis que mieux vaut anticiper...).
Depuis, leur leitmotiv s'est enrichi, il est devenu : "mamanquantauraretrouvéduboulotupourrasmacheter..."
Et mon aîné d'ajouter : "Maman, tu as envoyé des CV aujourd'hui?".
Je me demande si ces enfants ne sont pas un tantinet interressés...
"La machine à acheter, al est cassé", disait simplement la mère de mon copain Xavier (dans le Nord, on dit Zavier) quand j'étais petite.
Ahhh! Maman de Zavier, vous êtes mon héroïne!

jeudi 7 mai 2009

Oserais-je le dire? Il est deux heures du matin.


Oserais-je le dire? Il est deux heures du matin.
Tétine perdue: zéro.
Petites gouttes de pipi dans la culotte: zéro.
Horrible cauchemar même pas racontable tellement qu'il était moche le monskre!: zéro.
Envie, pardon besoin de grenadine, non de sirop de menthe,
non de grenadine : zéro.
Otite, laryngite (doit y'avoir une faute mais il est tard)
Douleur de croissance nécessitant au moins 15 minutes de
massage à l'arnica (enfin de crème Nivéa qu'on fait passer pour
de l'arnica vu qu'on ne sait plus où se trouve ce fichu de p..
de c... de tube) : zéro.

Je n'ai donc aucune, mais alors aucune raison de ne pas dormiiiiiiir!

Et? Si je les réveillais pour jouer?

lundi 4 mai 2009

Je me sens un peu plus chaque jour dans la peau de Lynette Scavo

Dessin de Claire Brenier.


Je me sens un peu plus chaque jour dans la peau de Lynette Scavo. Mes garçons ont passé le week-end à se battre avec des enfants au parc, ou à exclure les pauvres gamins qui avaient eu le malheur d'accompagner leurs parents prendre l'apéro à la maison. Me voilà donc sortant du square la tête basse, suivie des regards de tous les parents du quartier : "Ah, ces enfants de saltimbanques, ils n'ont vraiment plus de repères!". Moi qui ai refusé la 20 heures de France 2 pour être là, chaque soir, à l'heure du bain et des guilis... Si, si, j'vous jure!
Mes enfants sont donc devenus (momentanément j'espère) ces gosses poussés en graîne que je regardais avec méfiance lorsqu'ils étaient petits, mignons, et potentiellement bousculables.
J'ai failli, j'ai failli, où ai-je failli?