39 ans trois quart...

Ce matin, je me suis regardée dans le miroir. Ce matin, j’ai 39 ans trois quart. Un âge que, de toute façon, j’ai bien l’intention de garder quelque temps, quelle que soit la façon dont les Babyloniens, un jour, ont décidé de diviser l’année (Babylone ! Tu déconnes !). Cela dit, je les aime bien moi, mes presque 40 ans. Ma maman le dit depuis toujours (enfin, depuis ses 40 ans) :« A la quarantaine, la femme est une Reine » (oui, ma mère est un peu la Marie Krysinska du Nord-Pas de Calais). Moi, je pensais plutôt, jusqu’à la semaine dernière à peu près, qu’à 40 ans, on était juste … vieille. Mais l’amie dans la glace me dit tout le contraire. Oui, je la trouve touchante cette femme : la peau du visage comme duvetée, avec ces petits coups de plume autour des yeux lorsqu’ elle est gaie, et ces virgules qui lui encadrent la bouche, et ces deux guillemets qui se glissent entre ces sourcils lorsqu’elle est triste ou contrariée... Moi qui ai toujours aimé les histoires très ponctuées… Ses seins sont plus lourds, moins arrogants, des petites rivières nacrées y racontent ses maternités. Son ventre est plus tendre, plus accueillant, comme une invitation à y poser la tête. Et le sexe… Ce sexe qui, par deux fois, s’est ouvert, déchiré, pour lui faire perdre à jamais son égoïsme et sa sérénité, elle a l’impression aujourd’hui d’en comprendre un peu mieux toutes les subtilités…